Mes premiers 162.5 KM en vélo, l’hiver: klaxon, tempêtes, pas de bobo

Si on dit que le premier million est toujours le plus dur à amasser, je crois qu’on peut aussi affirmer que le premier kilomètre sur la glace ou dans 20 cm de neige est probablement aussi le plus terrifiant. Ça fait maintenant presque 3 semaines que j’ai commencé ma saison d’hiver en vélo et j’ai déjà tellement de choses à raconter!

Si j’écris à ce sujet aujourd’hui, c’est que j’ai survécu 🙂 En vrac:

  • Un pantalon de pluie par dessus des pantalons ordinaires, accompagné de combines et des bottes d’hiver, c’est bon jusqu’à -20C (ou -35 avec facteur vent)
  • Sans les combines d’hiver (donc pantalon de pluie, bottes, pantalon ordinaire), je suis confortable jusqu’à -10C
  • Les voitures roulent effectivement les vitres montées et seul un klaxon très puissant peut attirer leur attention
  • Les piétons avec un Ipod ou autre MP3 player sont aussi dangeureux que les voitures. Par contre ceux que j’ai failli frapper sur la piste cyclable sur Maisonneuve vont se rappeler de mon klaxon toute leur vie, j’en suis certain.
  • Je n’ai pas nettoyé ni graissé mon vélo depuis 3 semaines – mea culpa. Par contre j’enlève l’excès de neige avec une petite brosse douce chez moi.
  • J’ai du acheter un tapis qui me permet de me rendre la porte jusqu’à une chambre de jeux qui est devenue mon garage de bicyclette
  • Je ne laisse jamais le vélo dehors
  • La neige n’a jamais touché (ou presque) le système BionX, même chose pour la pluie. Quand on roule, la force centrifuge évacue tout vers l’extérieur. Ou presque.
  • Sans BionX, je ne me rendrais pas loin sur la côte de l’Avenu du Parc. No way 🙂
  • Sans BionX, j’aurais pas été loin sur la route la fois qu’il venait de tomber 20cm de neige
  • Je roule souvent en plein milieu de la rue, les bosses de glace rendant certains pistes cyclables et la neige envahissant toutes les petites rues de mon trajet habituel
  • J’ai baissé mon siège pour que mes deux pieds touchent rapidment à terre en cas de dérapage. Ça m’a servi une seule fois – et ça valait la peine! Oui, j’ai seulement glissé sur une plaque de glace une fois en 3 semaines
  • Je ne roule jamais à plus de 20km/h malgré la tentation en BionX. Cependant plusieurs cyclistes visiblement plus expérimentés, ou moins peureux (ou les deux) vont plus vite que moi!
  • Été comme hiver, je fais mon trajet de ~6km sans boire une goutte d’eau. Même chose avant quand c’était 15km, j’ai découvert que je ne transpirais pratiquement pas et je me suis habitué avec le temps.
  • Je ne bois plus 2L d’eau ou Gatorade en arrivant comme il m’arrivait de le faire
  • Comme je ne transpire pratiquement pas, je ne me change pas souvent en arrivant… mmhh sauf pour la tête! Je dois me sécher. Heureusement le code vestimentaire au bureau est relax 🙂
  • En dessous de zéro, ça prends 2 paires de gants: gants d’hiver ordinaires, et petits gants en polypropylène ou en laine. J’ai aussi des gants en néoprène pour les journées de pluie (oui, il pleut en hiver des fois)
  • En dessous de -10, ça prends 2 paires de gants: gants d’hiver ordinaires, et gants extra-large « coupe-vent », ce sont des gants assez minces mais qui empêchent le vent de passer et donc gardent au chaud.
  • Les deux derniers points sont invalides après 20 minutes 🙂 Pas encore cherché de solution à ça mais j’ai gelé mes doigts deux fois, dont une qui a fait très mal. En dégelant ça pique en t**!
  • Pour le haut, les pelures d’oignon font l’affaire: un t-shirt, un chandail manche longue et un impermeable (!) suffisent jusqu’à 0. J’ajoute un petit manteau de printemps ou un chandail en laine et je peux aller jusqu’à -20 confortablement. La seule raison: je pédale constamment dont l’effort compense pour l’habillement. J’ai marché 5 minutes une fois étant habillé comme ça et j’ai gelé 🙂
  • Les passe-montagne et des lunettes de ski à 35$ dont l’affaire. Ça mérite un billet entier ces deux accessoires-là! En bas de -10C je mets 2 passe-montagne! Très confortable, jamais eu froid ou même de la buée.
  • À chaque fois que j’arrête dans la rue ou à l’intérieur (ascenseur, corridors..) on m’encourage! On me félicite, on me pose des questions, on me regarde bizarrement…c’est une sorte d’activisme silencieux. Mes collègues font presque des paris à savoir si la journée où il pleut copeiusement ou bien la journée où fait -35C avec le vent je vais venir 🙂
  • Voilà, je manque un peu de style aujourd’hui … mais je crois que l’essentiel y est.

    L’autobus, le métro, l’auto, rien de tout ça me manque et j’ai toujours hâte de prendre le vélo, matin (à 6h30) et soir (vers 16h30). Le plus gros problème que j’ai rencontré à date sont les vibrations vraiment importantes qui pourraient endommager le vélo ou le disque dur de mon laptop. J’ai un bon éclairage, je roule lentement et j’essaie de rester civilisé avec les piétons et les voitures – ça semble fonctionner car je n’ai pas eu d’incidents à ce jour! On touche du bois.

    Je ne crois pas avoir beaucoup de mérite car mon trajet est vraiment minuscule comparé à d’autres, et Montréal est une ville idéale pour le vélo d’hiver. J’ai vu les équipes de déneigement passer 2 fois par jour et les pistes sont pratiquables la plupart du temps – encore faut-il que des vélos y circulent sinon la neige finit quand même par s’y accumuler. Donc j’ai des conditions idéales pour continuer! 🙂 Le plus important comme j’ai lu qq part est de ne jamais lâcher, personellement je crois que c’est vrai et après seulement 3 semaines je crois que ma routine est établie.

    162.5KM c’est bien peu, si on calcule pour le reste de l’hiver qui devrait durer jusqu’en Mars/Avril, à 200km/mois je devrais parcourir 1000KM cet hiver. J’ai hâte!

     

2 réflexions sur « Mes premiers 162.5 KM en vélo, l’hiver: klaxon, tempêtes, pas de bobo »

  1. Navigue avec Firefox 3.0.5 Firefox 3.0.5 sur Ubuntu 8.04 Ubuntu 8.04

    À part pour le BionX, notre expérience est très similaire. J’aime bien les questions des gens, parfois juste le dévisagement 🙂 Dans la circulation, il arrive même qu’un automobiliste m’interpelle à un feu rouge, souvent à la blague.

    En arrivant à destination, avec tous les vêtements je me sens un peu extra-terrestre, mais au fond, c’est eux qui font les extra-terrestres en ne vivant pas l’hiver!

    Je roule aussi dans le milieu de la rue, faute de pouvoir rouler dans le banc de neige. Depuis le début de l’hiver, les automobilistes sont plutôt courtois, même si je me fais klaxonner une fois ou deux par semaine. Sur 60km/semaine, c’est quand-même une bonne moyenne.

    Je n’ai pas baissé mon siège, mais j’ai glissé quelques fois sans tomber. La semaine dernière, des plaques de glace – je devrais plutôt dire des bancs de glace – ont joué avec ma roue avant, mais c’était souvent pour « tomber » dans une ornière, donc la glissade s’arrêtait dans le fond et je reprenais ma trajectoire, l’adrénaline dans le tapis.

    Ce que j’aime le moins, c’est me faire dépasser très près. Deux pieds, c’est vraiment pas assez, surtout quand je peux osciller d’un pied ou deux à la moindre perte de direction. Quand ça me dérange, je me tasse un peu plus à gauche, pour que ceux qui me dépassent prennent la voie à sens inverse quand ça se libère. Je le répète: les automobilistes sont plutôt courtois!

    Pour ce qui est des doigts qui gèlent, j’ai le même problème. Je songe m’acheter des mitaines pour vélo qui coupent le vent:

    http://commutebybike.com/2008/01/18/pogies/

    Bonne ride!

    Au fait, j’ai ajouté ton blogue à mon Planète Vélo! http://marchildon.net/planete-velo/

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