Aujourd’hui je serais toute la journée à Webcom Montréal 2006, en tant que vidéo-blogueur, vlogger, bref, choisissez le terme qui vous conviendra le mieux 🙂 Le but est de tenter l’expérience de filmer, capturer, éditer et produire tous les vidéos des conférences en format libre Ogg Theora, uniquement à l’aide de Gnu/Linux (Ubuntu, en l’occurrence) et des logiciels libres. Suivez ce billet pour des mises-à-jour sur l’expérience. Ah, et for the record je ne blogue pas sur les présentations mais sur l’expérience vidéo.
Ce que j’ai prévu
L’équipement
- Un laptop Averatec muni d’une carte PCMCIA Firewire
- Une caméra Sony DCR-TRV38 munie d’un micro ECM-MS908
- Un disque dur externe de 250GB
- Un lecteur audio MPIO300 de 40GB comme solution de stockage d’urgence
- Une caméra Canon Powershot SD400 comme solution vidéo d’urgence
- Trois cassettes de 60 minutes chacune
- Un grand trépied, ainsi qu’un mini-trépied
J’ai aussi prévu des batteries en double pour les deux caméras, le micro, ainsi que plusieurs fils (firewire, usb, rallonges électriques). Le tout tient dans un petit sac à dos. Le plus grand problème à gérer sera sans doute l’espace disque et la rotation des cassettes. Chaque conférence risque de durer un peu plus d’une heure, donc les cassettes seront utilisées en dernier recours, je vais me fier à la capture directe sur disque dur.
Les logiciels
- Ubuntu Linux (6.06 LTS) comme système d’exploitation
- DVGrab pour capturer l’image directement de la caméra
- Kino pour éditer et titrer le résultat
- ffmpeg2theora pour la conversion en format libre
The Mental
La préparation mentale aussi est importante. J’aborde la journée comme une expérience, un test, un laboratoire vivant pour mes lectures et théories (si primitives soient-elles) sur la faisabilité de produire et publier ses vidéo sans utiliser de technologies (ou du mois, des logiciels) non-libres. Ceci ne sera pas un how-to exemplaire ou définitif, mais probablement un ramassis d’erreurs et de succès sur lesquelles je me baserai pour mieux documenter et parfaire le processus. Je fonctionne bien en mode « essai-erreur », peut-être parce que c’est plus amusant (et risqué) que les autres façons.
L’accueil
C’est le grand jour, on se lève tôt (ou on s’est couché tard, selon le point de vue). Ma coutume est d’être systématiquement en retard et systématiquement chanceux quand je dois être à l’heure, peu importe l’occasion. L’événement a lieu à l’l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, OACI. On peut lire sur la page d’objectifs stratégiques:
L’Organisation de l’aviation civile internationale, institution spécialisée du système des Nations Unies, est le forum mondial en matière d’aviation civile.
L’OACI uvre à réaliser sa vision d’un développement sûr, sécuritaire et durable de l’aviation civile grâce à la coopération entre ses États membres.
Sécurité imposante, en tout cas interdiction de breuvages, nourriture ou téléphones cellulaires dans la salle. Accès Internet sans-fil impecable, configuration comme à l’habituel avec Ubuntu (de quels pépins parlais-tu Sylvain ?) Et en même temps que j’écris ces lignes, Michael me demande « C’est quoi l’adresse IP des serveurs DNS ici ? » 🙂 Ubuntu 1, Mac 0.
8h39 Première présentation avec John Husband de Wirerarchy. Ça commence mal, quelqu’un a pratiquement éteint les lumière et mon premier reflexe a été de mettre la caméra en mode « night vision » 🙂 Ah, ça me rappelle que j’ai « oublié » d’emmener une lampe de poche… difficile de trouver les bouttons et contrôles sans lumière! Je dois dire que j’ai du commencer par une cassette car le disque dur USB externe que j’avais ne marche plus! Probablement brisé dans le transport… Donc copie de fichiers sur le MPIO 300, stress de dernière minute: déjà de bonnes leçons à ramener dans mon sac.
Plus la notion du temps …et la deuxième présentation commence. J’ai assez de place, donc je tente la capture directe en format DV, avec l’utilitaire DV grab. Et je constate que la caméra s’éteint automatiquement au bout de 10 minutes! m…! Donc cette vidéo sera incomplète ou « copiée-collée » avec un bout que j’ai filmé pendant les problèmes avec la caméra photo numérique (vidéo 320×240, 15 fps). Finalement dvgrab ne marche plus et je me rends compte que le fil Firewire est kaput! Mais j’avais un autre fil avec moi 🙂 C’est noté, avoir des fils en double vaut la peine. En même temps, je me dis que vu qu’on est « branchés », je pourrais simplement avoir amené une machine « desktop » et la brancher qq. part avec 2 ou trois disques durs de 250GB question de ne pas me soucier du tout des problèmes d’espace disque. Mhhh… ce n’est plus trop une solution « maison », mais ça reste dans les possibilités selon l’importance qu’on y accorde.
10h52 On se prépare à écouter la présentation de Loïc Le Meur de SixApart – jamais entendu parler de lui. C’est ça la beauté de ce type d’événements! (Quel type me demande un voisin… plus tard…). Pendant que je grave un DVD avec le contenu de la présentation #2, j’enregistre sur une autre cassette et je fais quelques tests d’encodage et de compression avec une copie de ces fichiers.
Dans cette présentation, beaucoup de vidéos à l’écran. Et Sylvain, notre webjay / blogjay qui surf et zap avec furie sur un autre écran. Définitivement avoir plusieurs sources vidéo serait un plus pour pouvoir alimenter mon flux vidéo, mais ce serait au prix du sentiment d’intimité que vous aurez en visionant. Blague à part, on parle ici d’ajouter une console vidéo qui capturerait au moins 3 signaux: le présentateur, sa présentation, et un autre écran où défilent des infos qu’un webjay habile cherche et trouve en un mode que je peux décrire que l’hyper-live. Oups, c’est contagieux les gros mots – c’est permis pour aujourd’hui 😉 Ajoutons une quatrième source vidéo pour la période de questions, tiens.
Quelques minutes pour respirer, et je visite les sites des 9 autres blogueurs qui sont supposés… bloguer. Je constate que seul Sylvain lui-même et moi avons réussi cet exploit 🙂 Michaël blogue hors-ligne, il n’a pas réussi à se brancher, autrement je suis un peu déçu de la « couverture.
11h44 Conférence de Claude Malaison. Cette fois je capture en direct. Ah, j’ai accroché un boutton sur la caméra! Je suis un peu nerveux avec le maniement de cet appareil duquel je dépends pour la journée… On ne se connaît pas encore assez ! On verra bien au montage 🙂
Profitant la vitesse de croisière apparente de mon installation, j’en profite pour décrire un peu l’audience. Malgré que la conférence est supposée parler du « web 2.0 », parmi les (exactement) 72 participants il n’y qu’une dizaine de laptops, dont la moitié des PC (l’autre moitié étant des Apple). Si on déduit le nombre de blogueurs et le nombre de conférenciers, ça me donne un nombre négatif. Eh oui, c’est remplis d’immigrants du numérique (ouch, ça sonne pas joli ça). Sérieusement, j’ai parlé à un participant qui a 24 ans et qui semble être le plus jeune dans la salle!
Dans ce cas-ci, je crois que livrer en direct la vidéo de la conférence n’aurait pas donné grand chose, quoique si j’avais un seul intéressé je crois que ça en vaudrait la peine. Le danger avec le différé est que je risque de prendre mon temps pour avoir des vidéos plus réussies – l’édition risque de prendre du temps, le transcodage en format Ogg Theora aussi. Quel est le délai minimum ou maximum désiré pour la publication des vidéos ?
Pendant que je réfléchis là-dessus, la caméra s’arrête de nouveau… c’est qu’en mode « camera », si la caméra ne fait « rien » d’autre que se faire capturer son signal, elle s’éteint après une dizaine de minutes. Je ne trouve pas d’option pour désactiver ce comportement 🙁 La seule façon pour l’instant sera de la faire enregistrer même si je ne me servirais pas de cette cassette. En fait c’est intéressant d’avoir le backup, mais le problème de longueur de mes cassettes est désolant. Une autre leçon, trouver des cassettes de plus longue durée, au moins 2h!
14h, après le lunch, ça doit être l’accent français prédominant qui me fait utiliser autant d’italiques pour mes anglicismes ! Cette fois je ne prends plus de chances avec les caprices de la caméra… j’utilise uniquement une cassette. Présentation de Michel Germain, « Sommes-nous prêts pour la «e-transformation» de notre organisation ? ». Je déteste les « e-* », c’est trop 2001, non ? Mais le sujet est intéressant, malgré la profusion de schémas et théorie.
Vraiment, je me rends compte que filmer uniquement le présentateur ne rends pas justice à la présentation. Les supports visuels sont trop nombreux pour en faire abstraction. Les changements de plan « à la main » vous montreront bien ma maladresse 😉 J’en prends note, dès ma première expérience je crois que c’est un minimum d’avoir une petit console vidéo avec au minimum 2 entrées pour bien représenter ce que je vois.
Tiens, j’apperçois sur l’écran du webjay qu’un vidéo a été publié… en format QuickTime ! Loïc Le Meur partage sont vidéo via Vimeo en format Quicktime non-libre. Je suis bien obligé de tenter le transcodage! En attendant de recevoir le fichier original, je prends deux petites vidéos (c’est en format Ogg Theora) et deux photos pour illustrer un peu la journée:
- L’équipement que j’utilise aujourd’hui
- Un apperçu de la salle
- Un petit vidéo de la salle (15FPS)
- Un extrait de présentation (30FPS)
16h00, ça fait quelques minutes qu’on est en pause et malgré mes efforts je n’ai pas trouvé comment transcoder la vidéo en QuickTime de M. Le Meur… Pourquoi utiliser des formats ouverts / libres ?. Je crois que j’ai réussi à sensibiliser et informer quelques participants à ces questions, mais on est encore très loin d’aborder le sujet et encore moins d’en faire une préocupation présente dans les présentations que j’ai vues aujourd’hui.
Aucune des présentations n’en fait mention: logiciels libres, formats libres, licences libres… nada, zip. Le plus proche qu’on est arrivé du sujet c’est quand quelqu’un a demandé « Qui est propriétaire des contenus sur les sites sociaux du web 2.0 ? » et « Est-ce qu’on peut se faire emmener en cour pour des opinions publiées sur un produit, sur un blog ? ». Désolant.
16h15 Le panel de jeunes va commencer…Denis Boudreault de W3QC ouvre la session, un peu de difficultés avec son Mac pour avoir le bon format au projecteur. La dernière présentation que j’ai filmée sur cassette ne sera pas la bonne non plus, car j’avais oublié d’allumer le micro (!). Décidemment je n’ai que des problèmes avec le matériel et mon manque d’expérience avec celui-ci est vraiment flagrant. C’est une bonne idée de venir « sur le terrain » pour comprendre l’autre côté de ce travail de production et diffusion. Une autre leçon: pratiquer, pratiquer, pratiquer.
17h09 La journée achève, et ma dernière cassette aussi. In-extremis, elle ne contiendra pas la période de questions mais elle sera probablement la seule bonne source de vidéo pour la journée, après les nombreux pépins que j’ai pu avoir. Je dois malheureusement emballer et quitter car j’ai un C.A. téléphonique en travers.
En conclusion
J’ai bien aimé ma première expérience en tant que video-blogueur libre, malgré les nombreuses distractions que les problèmes de maniement d’équipement ont occasioné. Pour répondre à une question que j’ai eu ce midi, j’y trouve mon compte et j’ai déjà une bonne idée de ce que sera le kit de production vidéo en libre que je voudrais publier. Si la chose vous intéresse, ne manquez pas de commenter ici. À une prochaine expérience!
ps. Un gros merci à Michel Cartier, à Sylvain Carle et à tous les organisateurs et participants à la conférence qui ont su rendre l’événement intéressant pour l’assistance mais aussi sécuritaire pour l’équipement. 😀
C’était pas le vidéo «de» Loïc Lemeur mais un vidéo «avec» Loïc Lemeur.
Merci pour ce retour d’expérience.
C’est intéressant d’avoir qq chose de si concret.
Même pour toi, tu pourras le relivre quand tu auras plus d’expérience et que tu auras sans doute oublié toutes ces petites merdes du début.
Et je trouve aussi dommage qu’il n’ait pas été fait mention du libre. Dommage car c’est surement un aspect important.
hello my name is rachid
salam