Aujourd’hui en allant chercher ma revue Commerce j’ai eu une belle surprise. Il y a un « assez bon » dossier ou devrais-je dire info-pub sur la téléphonie sur Internet.

Fallait quand même pas s’attendre à ce qu’on utilise les bons termes techniques ou encore qu’on compare les offres commerciales avec ce qui se fait en normes ouvertes et formats entérinés par l’IETF. Une perle:

En utilisant le protocole Internet, le « IP » ou « VoIP » (pour Voice-over the Internet Protocol, qui permet de transformer la voix en signal numérique capable de circuler par le biais du Web), il n’a jamais été aussi facile d’entrer dans les chaumières québécoises.

OK, j’avoue qu’on se fout pas mal que « le web » ne soit pas un synonime de « l’Internet » tout comme on a compris que le « e » minuscule bleu en est aussi un autre aberration populaire. Laissons clair que Internet Explorer malgré la croyance populaire est un logiciel et non le réseau au complet… revenons à nos mouttons.

Malgré que le dossier en question dresse un bel historique des entreprises québécoises et leur offre en matière de VoIP, on reste sur l’impression que ce sont les seuls choix existants ou qui existeront pour les utilisateurs résidentiels.

Un petit bout qui me fascine dans le dossier m’indique qu’il manque un peu de contact avec la réalité:

L’analyste Iain Grant prévoit un autre scénario. « Les gens vont se procurer un logiciel de téléphonie IP, mais conserveront leur ligne traditionnelle pendant quelque temps, parce qu’ils ne sont pas encore sûrs. Ensuite, pour des raisons de fonctionnalité, quand ils se seront habitués à la technologie IP, ils laisseront tomber la ligne de Bell. »

Est-ce que j’ai déjà parlé de mon ami de la Rive-Sud qui s’est acheté une maison récemment et a adhéré au service de Vidéotron ? Lors de son premier appel il m’a vanté le service, le filage local que les techniciens on fait, le bas coût (mensuel, quand même). J’ai été obligé de lui dire « ben oui, comme Primus il y a un an… Comme FreeWorldDialup.com il y a 2.5 ans! Non seulement faut l’entendre mais faut l’avoir pour le croire. Finalement c’est une excellente nouvelle si ces services sont « massifiés ». Les gens seront probablement de plus en plus curieux et finiront aussi par bâtir leur propre mini-centrale téléphonique avec des logiciel libres.

La quasi-totalité des gens qui se procurent « un logiciel de téléphonie » que je connais l’ont expérimenté avec Skype ou avec MSN Messenger. Or il s’agît de technologies fermées, guidées par des impératifs commerciaux et dont on ne connaît pas les spécifications ni l’utilisation des données (statistiques, voix, etc.). Ces logiciels ont besoin d’un ordinateur branché, bien configuré pour le son et enregistrement audios, puis on doit se mettre d’accord pour se parler… pas vraiment naturel.

Le téléphone est un appareil que nos grands parents on connu, peut être « l’interface usager » la plus répandue sur la planète, la plus populaire. Or la voix sur IP utilise précisemment ces appareils ordinaires, par exemple en utilisant les adapteurs de SIPPhone.com .

Si deux personnes ont le même adapteur SIP, sans aucun frais mensuel, elles peuvent parler sans limite! Après tout ce ne sont que des données qui transitent. Les appareils ont des spécifications publiques, des manuels d’utilisateur disponibles et se basent sur le protocole SIP, lui même une spécification ouverte et amplement utilisée.

Je crois que c’est franchement induire les lecteurs en erreur que de marginaliser les services de voix sur IP aux fournisseurs commerciaux les plus connus, mais surtout de nous faire croire que leur emplacement géographique importe!

En fait, comme on peut brancher ces appareils n’importe où, on pourrait par exemple partir en Colombie, en Amérique du Sud, pendant un mois et emmener avec soi son routeur Primus pour recevoir ses appels de Montréal pendant un mois, sans que ca côute un sou d’interurbain! Ce que j’ai fait d’ailleurs 😉

Mieux encore, en étant à Montréal on peut souscrire aux services d’à peu près n’importe quelle compagnie étrangère offrant la voix sur IP , car on peut brancher ses appareils au Québec sur les réseaux de Vidéotron, Telus, Bell, etc.. Après tout ce ne sont que des données qui transitent!

Ce fournisseur pourrait être un parmi les centaines qui existent, moi j’ai choisi SIPPhone.com. Au dernières nouvelles, voici ce que coûte une minute d’appel interurbain en Colombie (sauf pour ceux qui ont le même appareil, pour eux c’est $0):
Avec Bell Canada, sans plan: 2.64 $ ou 1.87 $ (hors-pointe)
Avec Bell Canada, avec un plan: 0.21 $
Avec Primus: 0.19 $
Avec SIPPhone: 0.11 $

La grande différence entre les fournisseurs comme SIPPhone et ceux auxquels ont est habitués ? Aucun contrat ni frais mensuel. Seulement des minutes à payer, en plus du coût de l’appareil. Ajoutons à ça une bonne unité UPS (Uninterruptible Power Supply) pour prévoir les pannes de courant et l’investissement total ne dépasse pas $250.

Pour ma part en une seule semaine d’utilisation j’ai récupéré le coût de 4 appareils que j’ai installé pour la famille et un ami en Colombie. Dans le cas d’un autre appareil que j’ai envoyé en Argentine pour un collègue de travail, on a récupéré l’investissement en quatre heures.

Peut-être que je vais partir une autre entreprise bientôt 🙂