Aujourd’hui le quotidien québécois La Presse annonçait en grande pompe le lancement de son application La Presse+.
Cette application et l’approche de La Presse sont un net recul de tout ce qu’on voit sur l’approche libre et ouverte aux données, à l’information et à la technologie.
Je veux bien monnayer des contenus, mais je considère que c’est un recul incroyable et ça prouve au contraire un manque de vision et un mépris direct pour la liberté technologique et la transparence que recherchent les citoyens québécois.
C’est l’affirmation de l’ère de l’information à deux vitesses: ceux qui auront les moyens de se payer le dernier « iMachin » et le reste.
Apple est tout sauf un exemple d’ouverture ou d’audiences « larges », cette entreprise contrôle tout de ses appareils et imposes ses règles aux éditeurs. Bien sûr, c’est du « business as usual ». C’est ça la liberté de presse? Je suppose que tous les articles seront méticuleusement vérifiés pour respecter les règles d’Apple à ce sujet.
Dans son billet à ce sujet, Michelle Blanc célèbre cet accomplissement… même si elle est incapable d’y accéder avec son « vieux iPad » déjà désuet. D’autres parmi nos « visionnaires numériques » québécois comme M. Robert Gérin-Lajoie commentent à ce sujet […] [La Presse a] surtout compris que l’avenir réside dans l’ouverture. C’est simple les publicitaires veulent et exigent une audience large![…].
Suite à mes commentaires, Michelle commente sur G+:
Le problème n’est pas d’avoir une application Android, gageons que si il y en a une équivalente elle serait disponible uniquement sur Google Play, ce qui est tout aussi inacceptable.
La Presse a manqué une belle occasion de faire une API ouverte avec un accès libre à ses informations – plusieurs modèles d’affaires pourraient aider à monayer ces accès. Ça permettrait entre autre à n’importe qui de développer d’autres services connexes, de s’alimenter, d’analyser, croiser ces données… les archiver? Il n’est pas trop tard, mais Michelle se borne à m’accuser de prêcher pour une « religion ».
Quelle tristesse. C’est ça les leaders d’opinion qui enseignent à nos informaticiens et artisans de l’information.
Il ne faut pas s’étonner si on se fait fourrer, comme on dit en bon québécois, si même pour lire le journal il faudra acheter un iBidule.
Vive la liberté pour les audiences « larges ».
Quel gâchis.
Note: Pour commenter l’annonce de La Presse sur G+, c’est par ici.
La version papier et internet existe toujours. Pas besoin d’acheter un iBidule pour lire La Presse.
Et à ce que j’ai pu lire, il n’y a pas moyen de partager le contenu, comme on peut le faire sur Internet et Android, sauf, semble-t-il, entre abonnés à LP+. C’est typique des applis Apple.